الأحد، 6 مايو 2012

Le cénacle libanais

Le cénacle libanais constituait pendant un quart de siècle la tribune culturelle la plus importante de la république libanaise, voire le phare de la pensée libanaise et le reflet de son évolution. fondé par michel asmar en 1946, le cénacle était une association qui accueillait des intellectuels libanais, arabes et européens pour discuter les différents thèmes dans une atmosphère de liberté, d'ouverture et de respect. ainsi le cénacle représentait un espace où se croisent deux phénomènes politico-culturels. le premier est représenté par l'élite intellectuelle libanaise qui a pour ambition d'imiter le modèle intellectuel européen, en particulier celui présenté par l'élite française, et d'incarner une sorte de ‘force des intellectuelles' libanaise, apte à jouer un rôle décisif dans la vie politique, sociale et intellectuelle du liban, récemment indépendant depuis 1943. le second phénomène s'est manifesté par l' ‘engagement libanais', dont le but est de renforcer les fondements du liban.dès son enfance, michel asmar reçoit une culture catholique. né en 1914 à jdeidet el-maten, il fait des études secondaires à l'école ‘des frères' catholique, par suite il achève ses études académiques en littérature à l'université saint joseph fondée par les jésuites en 1875 à beyrouth. en 1936, il devient enseignant de langues arabe, français et anglais à l'école ‘des frères' et l'école de ‘la sagesse' beyrouthines. de plus il assiste à la fondation de plusieurs associations culturelles dont la plus importante était ‘le cénacle des douze' qui rassemblait des jeunes hommes de lettres, poètes et philosophes afin d'échanger leurs idées et de discuter leurs dernières publications. en 1938 il achève son premier œuvre yawmiyyat michel srour (journal de michel srour) dans lequel il avoue son imprégnation par andré gide. ainsi asmar se trouve devant deux défis. le premier était de poursuivre le travail commencé avec les grands écrivains et penseurs libanais et arabes au xixe siècle et au début du xxe siècle, ce qu'on appel le réveil arabe ou la nahda. le second était de transmettre le modèle intellectuel français au liban afin de permettre à l'intelligentsia libanaise de jouer un rôle décisif dans la vie intellectuelle et politique au liban, et de participer effectivement à la ‘reconstruction de la maison libanaise'. or selon asmar, l'intelligentsia libanaise vivait en marge de l'histoire du liban, contrairement à l'élite française qui avait adhéré totalement dans la vie politique française, européenne et mondiale. néanmoins, l'élite libanaise était consciente de son absence, et cette conscience faisait naitre l'espoir que la pensée libanaise puisse construire le lendemain du liban, d'où l'idée d'asmar de fonder le ‘cénacle libanais' afin d'en faire une tribune où il pût inviter l'élite libanaise, pour qu'elle se mette dans la ligne de l'histoire, et qu'elle se fasse la voix du peuple, du travail et de la vraie histoire.ainsi le cénacle libanais est né comme le fruit du croisement de trois facteurs : le désir d'accomplir le travail des penseurs de la nahda, la grande influence de l'élite française sur l'élite libanaise, et le besoin de l'élite libanaise de devenir une force effective dans la vie politique, sociale et intellectuelle au liban, surtout après son indépendance. honoré par le gouvernement libanais en 1948 qui lui accorde la ‘médaille du mérite national', asmar réussit à transformer le cénacle à un acte de vie et l'expression de la conscience libanaise dans le but de préparer les libanais à se reconnaître, et de faire sortir les intellectuels libanais de leurs tours d'ivoire, afin de les transformer en une force effective qui exerce son pouvoir dans les différents secteurs de la vie libanaise.